
La désinformation sur les réseaux sociaux : Un enjeu politique et sociétal
La propagation de la désinformation sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter (rebaptisé X), est devenue une préoccupation majeure. Aux États-Unis, un pays déjà polarisé politiquement, les récentes décisions de ces plateformes en matière de modération soulèvent des inquiétudes sur leur rôle dans l’écosystème informationnel.
1. L’Évolution de la modération sur les réseaux sociaux
Meta et la fin du fact-checking professionnel
En janvier 2025, Meta, dirigé par Mark Zuckerberg, a annoncé la fin de son programme de vérification des faits aux États-Unis. Ce programme, autrefois opérationnel pendant une décennie, employait des journalistes et des ONG pour contrôler l’exactitude des informations. Aujourd’hui, Meta mise sur les « notes communautaires », un système similaire à celui de X, où les utilisateurs ajoutent des contextes aux publications.
Selon Zuckerberg, les vérificateurs professionnels étaient perçus comme biaisés politiquement, ce qui aurait affecté la confiance des utilisateurs dans la plateforme. Ce changement radical reflète une réorientation stratégique majeure, mais soulève des questions sur la fiabilité de l’information.
Twitter sous Elon Musk : Liberté d’expression ou anarchie ?
Depuis l’arrivée d’Elon Musk à la tête de Twitter, la plateforme a adopté une approche plus permissive envers les contenus controversés. Musk a rétabli des comptes précédemment suspendus et défendu une vision extrême de la liberté d’expression. Cette politique, bien qu’applaudie par certains, est critiquée pour avoir facilité la diffusion de fausses informations et de discours haineux.
2. Conséquences de la réduction de la modération
Amplification des fausses Informations
L’abandon progressif du fact-checking a entraîné une augmentation notable de la désinformation. Aux États-Unis, des études ont révélé une nette augmentation du partage de contenus issus de sources peu fiables, en particulier par des élus du Parti républicain. Ces publications ciblent souvent les « swing states », des États décisifs lors des élections, amplifiant leur impact.
Impact sur la confiance envers les médias
La prolifération de contenus présentés sous des apparences journalistiques a contribué à une méfiance accrue envers les médias traditionnels. Des termes comme « alerte info » sont fréquemment détournés pour diffuser des informations fallacieuses, compliquant la distinction entre le véridique et le faux pour les citoyens.
Exacerbation des divisions sociales : polarisation accrue
Pour ce qui est de la désinformation sur les réseaux sociaux, les algorithmes des réseaux sociaux favorisent les contenus qui suscitent des émotions fortes, renforçant les bulles informationnelles. Ces bulles limitent l’exposition à des points de vue divergents, accentuant ainsi les divisions au sein de la société américaine.
Recrudescence des bots et des spams
La prolifération des bots et des spams sur les réseaux sociaux a considérablement amplifié la diffusion de la désinformation. Ces programmes automatisés, capables de générer et de partager massivement des contenus, jouent un rôle déterminant dans la propagation rapide de fausses informations.
Le rôle des bots dans la propagation de la désinformation sur les réseaux sociaux
Les bots sont des programmes informatiques conçus pour imiter le comportement humain sur les plateformes sociales. Ils peuvent publier des messages, aimer des posts, suivre des comptes ou partager des informations de manière automatisée. Cette automatisation leur permet de diffuser massivement des contenus, souvent sans vérification, contribuant ainsi à la propagation de fausses nouvelles.
Une étude récente a mis en évidence que les bots jouent un rôle crucial dans l’amplification de la désinformation sur les réseaux sociaux. Ils sont capables d’adapter les fake news à leur cible, augmentant ainsi leur efficacité et leur portée.
Les spams comme vecteurs de fausses informations
Les spams, ces messages non sollicités souvent envoyés en masse, sont également utilisés pour diffuser de la désinformation. En inondant les utilisateurs de contenus trompeurs, les auteurs de spams cherchent à manipuler l’opinion publique ou à promouvoir des agendas cachés. Cette pratique perturbe les discussions en ligne et rend plus difficile la distinction entre informations vérifiées et fausses nouvelles.
Influence sur la perception par des moyens détournés
Le 19 janvier 2025, TikTok a été temporairement interdit aux États-Unis, rendant l’application inaccessible à ses 170 millions d’utilisateurs américains. Cette interdiction découle d’une loi adoptée en avril 2024, exigeant que ByteDance, la société mère chinoise de TikTok, cède ses opérations américaines avant le 19 janvier 2025, faute de quoi l’application serait bannie du territoire américain. Les utilisateurs essayant d’accéder à l’application ont pu voir le message suivant apparaître :
“Sorry, Tik Tok isn’t availible right now. A law banning TikTok has been enacted in the U.S. Unfortunately, that means you can’t use TikTok for now. We are fortunate that President Trump has indicated that he will work with us on a solution to reinstate TikTok once he takes offices. Please stay tuned!”.
“Nous sommes désolés, TikTok n’est pas accessible pour le moment. Une loi bannissant TikTok a été mise en place aux États-Unis. Malheureusement, cela signifie que vous ne pouvez pas utiliser TikTok pour le moment. Nous sommes chanceux que le Président Trump a indiqué qu’il travaillera avec nous sur une solution pour rétablir TikTok dès qu’il prendra ses fonctions. Restez à l’écoute !”
Cette mention explicite d’un acteur politique dans un message officiel de l’application peut être perçue comme une tentative de manipulation politique de masse. En associant une solution au nom d’une personnalité politique, TikTok contribue à façonner la perception publique en créditant Donald Trump pour la résolution de la situation. Cela pourrait renforcer son image auprès de ses partisans et influencer les opinions politiques des utilisateurs, exploitant ainsi une situation de crise pour des gains politiques potentiels.
Prenons également en compte que TikTok compte, en moyenne, 3 à 6 millions d’influenceurs américains en 2025, dont plus de 350 macro-influenceurs (comptes à plus de 10 millions d’abonnés). Ces derniers sont dépendants de cette plateforme pour la génération de leurs revenus et se retrouvent donc “au chômage” du jour au lendemain.
En sachant Trump favorable au retour de la plateforme et ainsi de leur source de revenus, eux-mêmes pourraient à leur tour convaincre des millions d’utilisateurs. Ainsi, TikTok s’aligne sur Trump pour tenter de récupérer un électorat et indirectement la force de frappe politique du réseau social (analyse réalisée @cht.am à l’occasion d’un post instagral).
Le bannissement a de plus souligné les tensions entre la souveraineté numérique et la régulation des plateformes étrangères, ce qui pose des questions sur l’éventuelle adoption de mesures similaires en Europe ou en France.
Conséquences sur la confiance du public
La présence accrue de bots et de spams diffusant de la désinformation sur les réseaux sociaux, érode la confiance des utilisateurs envers les plateformes sociales. Les internautes deviennent méfiants quant à la véracité des informations qu’ils rencontrent, ce qui peut conduire à un désengagement ou à une polarisation accrue. Cette situation pose un défi majeur pour les réseaux sociaux, qui doivent trouver un équilibre entre la liberté d’expression et la nécessité de protéger leurs utilisateurs contre la manipulation et la tromperie.
3. Réactions et mesures à envisager
Inquiétudes internationales
Des organisations comme l’ONU et le Conseil de l’Europe ont exprimé leurs préoccupations face à la diminution des efforts de modération. Selon elles, une lutte efficace contre la désinformation est nécessaire pour préserver les droits humains et la cohésion sociale.
Conséquences potentielles de la désinformation en France
La diminution des efforts de modération pourrait faciliter la propagation de fausses informations sur les réseaux sociaux utilisés en France. Cette situation pose un défi majeur pour les autorités françaises, qui s’efforcent de lutter contre la manipulation de l’information, surtout en période électorale. La loi du 22 décembre 2018 impose aux plateformes en ligne un devoir de coopération durant les périodes électorales, impliquant des obligations de moyens et de transparence.
Cadre Réglementaire : RGPD et les mesures de la CNIL
En France, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose des obligations strictes aux plateformes concernant la collecte, le traitement et le stockage des données personnelles. Les sanctions financières prévues en cas de manquement incitent les plateformes à renforcer leurs mesures de sécurité et de confidentialité. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) veille au respect de ces réglementations et peut intervenir en cas de non-conformité.
La CNIL a publié des recommandations pour aider les utilisateurs à maîtriser les informations qu’ils publient sur les réseaux sociaux. Elle met également en garde contre les risques liés à la collecte massive de données personnelles issues des réseaux sociaux, rappelant que tout traitement de données doit respecter la loi Informatique et Libertés et le RGPD.
Vers une régulation plus stricte
Face à l’impact croissant des plateformes numériques, de nombreux experts plaident pour une régulation accrue. Il s’agit de trouver un équilibre entre liberté d’expression et responsabilité sociale des entreprises technologiques.
4. Faire appel à une agence web paris pour la gestion de vos informations
Dans ce contexte complexe, les entreprises ont tout intérêt à s’entourer d’experts pour gérer leur communication sur les réseaux sociaux. Les agences web paris disposent des compétences nécessaires pour élaborer des stratégies adaptées. Ainsi, elles seront en mesure de travailler votre présence en ligne et de faire face aux risques liés à la désinformation. En plus de gagner du temps en externalisant la gestion de votre communication digitale, vous vous assurerez une communication cohérente et professionnelle.
De plus, les agences web parisiennes sont spécialisées dans la communication de crise et la réactivité face aux changements. Elles sont en mesure d’anticiper les changements, très fréquents sur les médias sociaux.
La diminution de la modération sur les réseaux sociaux a des conséquences profondes pour la société et la politique. Vous vous entourez de professionnels de la communication est le meilleur moyen de diminuer les risques et d’avoir les meilleures pratiques. Faites face à cet environnement complexe en étant bien accompagné, et surtout, vérifiez vos sources.
Sources :
Fakt Afrique – « Fake news : Quels rôles jouent les comptes de bots dans la désinformation ? »
Démarches Administratives – « Les bots : puissants outils de propagation de fake news »
Le Monde – « Les États-Unis démantèlent un réseau de « bots » russes sur X »
Le Monde – « Comment un même écosystème nourrit campagnes de désinformation et cybercriminalité »
L’Express – « Le revirement de Meta sur le fact-checking continue de provoquer l’inquiétude »
En conclusion
N’hésitez pas à nous faire savoir si cet article sur la désinformation sur les réseaux sociaux, vous a intéressé. Dites nous si vous avez des suggestions pour une autre thématique que vous souhaiteriez voir aborder.
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